Ahmin se posa sur une pierre et but une gorgée d'eau. Ramon fit de même. Ils venaient d'arriver à Paris, le prêtre se dit que la ville avait changé en 10 ans. Plus de soldats de la FNF, plus de psychotiques, plus de personnes dans les rues, certainement plus sous les rues, mais surtout moins de croisés et de danger.
Après avoir bien soufflé, les deux hommes reprirent leur chemin. Le chemin de Dieu, celui qui mené à la vérité. En vérité ils allaient là où les guidaient leur pas. Les deux prêtres marchaient côtes à côtes, au même rythme, celui de bons marcheurs. Ahmin reconnaissait la rue, c'était une de celle qu'il avait emprunté pendant quatre ans pour se rendre de chez lui à la Cathédrale.

« On va chez mes parents ? Lâcha le prêtre.
-Pourquoi pas. T'es sur qu'ils sont encore vivants ?
-Dieu seul le sait.
-Amen
-Même s'il ne le sont pas je pense avoir encore de la famille là-bas.
-Et sinon ?
-On avisera. Il nous reste de quoi nous payer un lit. »

Ils continuèrent à marcher. C'était la fin de leur voyage à travers la France. Ils étaient fatigués, ils étaient de retour là où tout avait commencé pour eux. Paris, à la fois leur maison et leur lieu de travail.

« Tu crois qu'on pourraient avoir un lieu de prière ? Demanda l’espagnol.
-Pourquoi pas, si les gens veulent toujours entendre la parole de Dieu.
-La parole du Seigneur sort de notre bouche, je pense qu'on pourra.
-Sinon sa parole sortira de la bouche de nos canons, c'est ça ?
-Tu as tout compris. »

Les deux hommes se mirent à rire, c'étaient une vieille blague entre eux, l'habitude de plus sortir les armes pour convertir que la bible. Ils continuèrent leur chemin. Dès qu'ils virent le marché Ahmin reconnut cette odeur : un mélange de pourriture, d'épices, de sueurs, d'huiles de moteur et de batterie. D'où ils étaient ils avaient une bonne vue sur le quai arabe, et ce qu'ils voyaient rappelait de bons souvenirs au natif des lieux. Au loin, il vit son cousin Ahmed, enfin il espérait que ce soit lui.

« Je crois reconnaître mon cousin Ahmed. On va le voir ?
-Allez ! »

Ils se frayèrent un chemin dans la foule  et repoussèrent même des commerçant qui avaient très envie de vendre leurs marchandises. Dès qu'ils arrivèrent au stand du cousin Ahmed, ce dernier reconnut Ahmin et ils s'étreignirent longuement. C'était un petit homme, qui portait une longue djellaba avec, au côté, un holster contenant un magnifique Colt six coups.

« Cousin ! Ca fait longtemps. Ahlalala, quand t'as mère va te voir, elle va pas te reconnaître.
-Moi aussi ça me fait plaisir de te voir. Ma mère est toujours là ?
-Mais bien sur. Ton pauvre père par contre ! Walla, arrêtons de parler de ça. Elle va être contente ! Mohammed ! Viens ici ! Amène mon cousin voir sa mère. Allez dépêche toi ! Ah sur le coran, ce gosse va me tuer ! »

Un petit garçon arriva en courant. Il prit la main d'Ahmin et la lui tira. Les deux prêtres le suivirent donc à travers le dédale de wagons et il les conduit devant un wagon que connaissait bien le prêtre aux lunettes. C'était sa maison d'enfance, les souvenirs des jeux avec ses amis remontèrent à la surface. Le garçon toqua à la porte et repartit en courant. Elle s'ouvrit et les deux prêtres rentrèrent.

« Dieu soit loué ! Mon fils ! Mon fils ! T'y est rentré. Walla, Dieu soit loué, t'y est vivant. J'ai prié chaque jour pour que t'y rentre. Mais qui est ce beau jeune homme, t'y fait pas les présentations ? C'est qui qui t'as rendue comme ça ? Dis à ta pauvre mère ! Je m’appelle Nadia et vous ?»

Elle continua sur sa lancée, Ahmin n'avait rien put faire. Il répondit comme même à sa mère, tandis qu'elle les faisait asseoir sur de vieux fauteuils aux motifs fleuris. Il raconta sa vie autour d'une bonne tasse thé. Après avoir résumé dix ans de vie faite de voyage, de sang et de prêche, sa mère leur dit où ils pouvaient coucher.
Les deux hommes vidèrent leur sacs. Ils avaient enfin un chez eux. Ahmin et Ramon prièrent un peu , puis parlèrent de leur périple. Nadia les appela pour le dîner. Ils remercièrent le Seigneur pour ce délicieux repas et mangèrent en rigolant un délicieux méchouis de radmouton.

« Maman ?
-Oui, mon pitit ? Raconte à ta mère.
-Qu'est ce qui est arrivé à papa ?
-Je savais bien que tu poserais cette question. Son visage s'assombrit. La FNF l'a tué alors qu'il manifestait contre des taxes abusives.
-Quoi !
-C'est un martyr mon enfant, mais rien ne nous le rendras. Il est parti rejoindre Dieu. Ramon, vous revoulez du méchouis ?
-Oui, merci madame. »

Ahmin bouillait. La FNF encore elle, après l’Église son père. Il devait faire quelque chose contre elle, contre cette dictature qui tuaient tout ceux qui étaient contre elle. Il devait venger tout les morts, Dieu le voudrait. Tout en ruminant cette pensée, il aida sa mère à débarrasser et alla se coucher.

Le lendemain il parla de son idée à Ramon.

« Pourquoi pas ? C'est vrai qu'elle ne plaît pas non plus la FNF, puis sans moi tu pourrais pas faire grand chose ! Il partit dans un grand rire.
-Il faudrait d'abord qu'on trouve des gens prêts à nous aider. Tu crois que certains marchands seraient contre toutes ces taxes ?
-Je sais pas, faut vraiment qu'on ait des infos sur ce que fait vraiment la FNF et sur ceux qui veulent se battre contre elle.
-T'as pas tort.
-A table !
-Je vais demander à ma mère, elle est au courant de tout ce qui se passe au marché.
-D'accords.
-A table !
-On arrive. »

Le petit déjeuner les attendait sur la table, il y avait du café et des biscuits. Ils mangèrent et Ahmin demanda à sa mère si des gens se battaient contre la FNF.

« Tu veut te venger mon fils ? C'est ça ! T'y veut encore me laisser toute seul ?
-Non, je vais restez, mais je dois continuer le combat de papa, ainsi que celui de mes amis qui sont mort à la Cathédrale.
-Alalalalala ! Je comprends, va voir ton cousin Ahmed, à ce qui se dit il connaît des gens qui se battent contre les soldats...
-Merci, je t'aime. »

Il serra sa mère dans ses bras, l'embrassa, puis il sortit avec Ramon. Ils avaient leurs armes blanches sur eux, au cas où. Les rues étaient toujours animés au marché et malgré l'heure matinale elles ne dérogeaient pas à la règle. Les passants et les commerçants vaquaient à leur occupation quotidienne, Ahmin se rappela avec plaisir ce qu'était une journée au marché. Il vit Ahmed assis sur une caisse et se rapprocha de lui.

« Alors, cousin, comment ça va ?
-Ça va, ça va. Tu as besoin de quelque chose ?
-Oui, mais si on pouvait en parler loin de tout ce monde.
-C'est à propose de quoi. C'est que j'ai des clients moi !
-De la FNF. »

Ahmed ne répondit pas, il jeta un regard autour de lui pour voir si quelqu'un l'avait entendu. Il semblait un peu rassuré mais il ouvrit un pan de bâche qui menait dans l'arrière boutique et fit signe aux deux prêtres de rentrer.

« Asseyez vous. Il désigna deux tabourets. Tu veut savoir quoi par rapport à la FNF ?
-Je sais ce qu'elle à fait ici. Les rumeurs courent à travers toute la France, beaucoup de gens vont venir ici pour avoir une vie tranquille, d'autre se préparent à combattre cette nouvelle force. Je sais qu'elle à détruit la Cathédrale et les croisés, et aussi qu'elle à tué mon père.
-Pas que ton père. Plusieurs marchands sont morts, beaucoup veulent se venger, moi le premier. Si on veut réunir les marchands ça va être compliqué, je n'ai de l'impact que sur la communauté arabe, les autres n'écouteront que leurs chefs et il faut d’abord gagner leur confiance avant que les chefs ne nous écoute. Je veut bien réunir ceux de la communauté arabe, mais toi tu devras faire quelque chose pour les autres.
-Je vois. Tu saurais par où je devrais commencer ?
-Va voir Isaac au quartier Juif, il aurait perdu un fils dans l'émeute. Peut être qu'il aurait un truc pour toi.
-Merci.
-Dès que tu auras fini avec Isaac, reviens me voir, je vais tout faire pour réunir des marchands arabes qui voudraient bien se venger.
-D'accords. Au revoir cousin.
-Au revoir. Mohammed va te conduire chez les Juifs. Mohammed ! Va conduire mon cousin chez les Juifs ! »

Le petit arriva et mena les deux prêtres à travers le dédale de casier du quai Juif. Ahmin vit que les gardes avaient un équipement supérieur, il reconnut les supers armures qu'il avait déjà observé dans diverses régions Française. Beaucoup de gens avaient des objets dans ces casiers et la sécurité était l'argument principale des Juifs, leur savoir des nombres aussi. Le gamin s’arrêta devant un grand wagon assez luxueux. Une flopée de gamins jouaient devant et Ahmin se rappela que Isaac avait un grand nombres d'enfants. Ramon était nerveux, il n'aimait pas trop les gardes car il n'avait pas de bons souvenirs des endroits trop bien gardés. Mohammed les laissa sur place, Ahmin comprit qu'ils étaient arrivés chez Isaac. Il vit signe à son comparse de le suivre et ils rentrèrent dans le wagon. Un homme braqua une arme sur eux, suivis de plusieurs bruits de balles engagées dans la culasse.
Ahmin leva les mains, Ramon fit de même. Plusieurs personnes s'approchèrent et fouillèrent les deux prêtres. Ils trouvèrent les armes cachés sous les vêtements et les apportèrent à l'homme qui les avait braqué en premier.

« Alors comme ça on voulait attaquer mon père ?
-Non.
-Ne mentez pas ! Tout le monde sait que les arabes et nous sommes en conflit depuis longtemps ! Vous vouliez le tuer afin que notre famille se déchire !
-Pas du tout, nous voulions parler à Isaac c'est tout.
-Pourquoi un arabe et un gitan voudraient parler à un Juif ?
-Un gitan ? C'est quoi les gitans ?
-On voudrait lui parler de la FNF.
-Pourquoi ?
-David ! »

Un vieil homme apparut, il s'appuyait sur une canne, il était accompagné de femmes et d'enfants. Il semblait en colère.

« Père. 
-Pourquoi tu attaque les hommes qui viennent me voir ?
-Depuis la mort de Samuel j'ai eu peur que la FNF envoie des hommes vous tuer, ou même les arabes.
-Tu crois vraiment qu'Abdallah va envoyer des assassins pour me tuer ? Il n'utilisera jamais des moyens aussi fourbes pour me tuer. Alors libères ces pauvres hommes, rends leur leur armes et envoie les moi.
-Bien père. Vous autre faites ce qu'il à dit. »

Les hommes obéirent. Ahmin se sentait plus en sécurité avec sa bonne vieille machette. David leur indiqua une porte. Les deux prêtres rentrèrent à l'intérieur. La pièce avait en son centre un grand fauteuil, le vieil homme était assis dessus. Le prêtre comprit que c'était Isaac. Ce dernier était entouré de son harem et de ses enfants. Juste à côté du vieillard, trônait un magnifique minigun. Les deux hommes approchèrent.

« Je suis Isaac.
-Moi c'est Ahmin.
-Ramon.
-Nous sommes tout deux prêtres et nous revenons à Paris après dix ans de prêche à travers la France dévastée. Dès que je suis retourné chez ma mère qui habite ici, j'ai appris que mon père avait été tué par la FNF. J'ai décidé de la combattre, afin d'honorer la mémoire de mes compagnons croisés et de mon père.
-Et que veut tu que je fasse.
-J'aimerais que vous m’aidiez convaincre vos hommes à m'aider à combattre la FNF. J'ai appris que nous avons un point commun.
-C'est vrai. Ils ont tué mon fils Samuel, c'était mon aîné, celui qui devait me succéder. Maintenant, ils se battent tous pour être mon successeur. Je voudrais bien t'aider mais j'ai peur que personne ne comprenne que j'aide un inconnu. Mon cœur me dit de t'aider, mais mon esprit me dit de ne pas te faire confiance. Que sais-je de toi ? Rien. Si tu arrive à prouver ta valeur, je t'aiderais.
-Que dois-je faire ?
-Tue un homme pour moi. Si tu reviens je t'aiderais. Sinon le combat se fera sans moi.
-D'accords, qui est-ce ?
-Daniel Océan. C'est un homme voleur, il à décidé d'affronter les endroits les mieux gardés de Paris afin de voler un objet. Il est venu et il à réussi. Je veux que tu le retrouve et que tu le tue.
-Bien. Savez vous où il se trouve ?
-Métropolitopia. Tu trouvera sûrement quelqu'un pour t'indiquer où il habite là-bas. Mais attention, il n'est pas seul. Il à une petite équipe avec lui, dix hommes, qui ont tous leurs spécialités. Va voir Polo « les bons tuyeaux », il devrait te fournir en renseignement. Maintenant va ! Si tu reviens tu auras mon soutient, ainsi que celle des Juifs. »

Ils ressortirent et revinrent chez Nadia. Ils récupérèrent leurs affaires. Nadia leurs donna des provisions, elle avait échangé leurs vieilles boites de conserves contre des nouvelles et des restes du méchouis. Ahmed avait laissé Dix Francs pour les deux prêtres, Ahmin les laissa à sa mère pour la rembourser du repas et de la nourriture qu'elle leur avait offertes. Il l'embrassa longuement et la rassura.
Ils prirent le chemin de Métropolitopia en passant par le métro. Cela ne faisait qu'un jour qu'ils étaient arrivé et les voilas de retour sur les routes, afin de répandre la parole de Dieu. Leur parole. Que ce soit par leur bouches ou par la bouche de leur canons.