Fallout Rédemption


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MessageSujet: Premier pas. Premier pas. I_icon_minitimeMar 17 Jan - 16:59
Les moteurs du sous marin faisaient un bruit atroce, cette vieille carcasse n'avait pas servie depuis longtemps et l'encrassage des turbines se faisait entendre. La cabine était étroite, normalement prévu pour 8 personnes nous étions 14, tous assis sur les côtés, bien retenu par des harnais serrés.
Le voyage était long, inconfortable, fastidieux. Je ne savais même plus depuis combien de temps nous étions parti. Dans l’habitacle où la chaleur des moteurs nous brûlait la peau, le temps semblait arrêté.
Mais, malgré l'enfer que nous étions en train de vivre et les dangers qui nous attendais, nous étions tous heureux d'être ici, bientôt, pour la première fois nous allions fouler le sol de notre terre natale, celle qui avait vu naître nos aïeuls.
En patientant, je regardait autour de moi. Je commandais à une petite troupe d'exploration composée des nos 6 meilleurs soldats et l'un de mes collègues en commandait une autre.
Tous avaient le regard vide, plongés dans leurs pensées ils imaginaient ce qu'ils allaient découvrir. Nous avions grandit en voyant les images de notre monde d'avant guerre, les grands bâtiments, les édifices grandioses, cette tour métallique triomphant au cœur de Paris... Nous rêvions de voir ça en vrai, mais nous savions que rien n'avait résisté à la chute des bombes. De savoir tous ces trésors en ruine j'en avait presque déjà les larmes aux yeux.

Soudain, les moteurs du sous marin s'arrêtèrent. Le silence était encore plus atroce que le bruit, mon cœur se mit à battre à cent à l'heure.
Nous nous regardions tous dans les yeux, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Je croisais des regard inquiet et pouvait lire la peur dans les yeux de mes camardes. Puis je croisa le regard de l'autre colonel. Lui avait toujours cet air si calme, il était le seul d'entre nous qui ne semblait pas avoir peur. Il me faisait froid dans le dos, de 7ans mon cadet il avait le même grade que moi, au sein de l'armée c'était un génie. Je ne pouvait pas m’empêcher d'être jaloux et malgré mon plus âge plus avancé, de me sentir inférieur.

Finalement les moteurs reprirent après quelques secondes qui nous parurent à tous des heures, le sous-marin reprit sa trajectoire. Nous étions passé prêt de la mort avant même d'être arrivé...
A présent plus détendu, je ferma les yeux jusqu'à destination.

La porte du cockpit s'ouvrit dans un cri strident qui réussi à couvrir le bruit des moteurs.
Le co-pilote, en sueur à cause de la chaleur qui régnait ici, nous cria qu'on allait accosté, enfin, personne ne comprit exactement ce qu'il dit, mais c'est ce que nous imaginions.
Le sous-marin trembla, des bruits de chocs métalliques se firent entendre à l'extérieur, puis le véhicule se stabilisa.
J’ouvris mon harnais de sécurité qui me retenait à mon siège, et je me leva.
Mes oreilles sifflées encore mais je devait prendre la parole devant mes hommes.
Je prit une grande respiration.

« Soldats ! C'est un jour historique que nous vivons aujourd'hui. Voilà bientôt 70ans que les français ne sont pas retourné sur leur terre. Nous sommes les premiers de la renaissance du peuple ! »

Je vis les sourires se dessiner à nouveau sur certains visages.

« Mais faite tous très attention, personne ne sait ce qu'est devenu notre monde et quels genres d’atrocités les radiations et le FEV ont bien pu créer. Préparez vous bien, comme à l’entraînement. »

Moi aussi je m'équipais, j'enfilais ma tenue de combat, empoigna mon Famas laser, puis je mit mon casque sur la tête et activa la respiration assistée.
Le bruit des moteurs se firent remplacer par le bruit des respirations artificielles.
Tout le monde était prêt, je fit signe au pilote d'ouvrir la porte, ce qu'il fit, puis j’activais la vision nocturne de mon casque.
Je sorti, sans même penser que le pied qui venait de fouler le sol à l'extérieur était le premier depuis des dizaines d'années et que c'était le mien, directement nous nous mimes en formation de combat.
Mes yeux scrutaient les alentours à une vitesse folle. Il n'y avait rien. La mort qui régnait dans ses murs me faisait froid dans le dos.
Nous étions dans un petit port sous terrain, celui là même d'où était parti le sous-marin 70ans plus tôt, transportant le gouvernement français sur l'île. Je ne pense pas qu'à l'époque ils avaient conscience qu'ils partaient pour aussi longtemps.

Je fis signe à l'un de mes hommes de trouver un interrupteur.
Bientôt l'endroit baigna à nouveau dans la lumière et j'éteignis la vision nocturne de mon casque.
Voyant qu'on était en sécurité je fis signe de casser la formation. Nous reprenions notre calme et chacun se détendit un peu, l'atmosphère était horriblement pesante.
Je prit un peu de temps pour observer les alentours, les murs étaient fissurés et le plafond à moitié effondré. Il restait quelques vestiges d'avant guerre, un drapeau, des photos d'officiels sur les murs, des images d'armoiries françaises... Je remarqua la porte métallique au fond de la pièce.

« Je propose qu'une fois à la surface nous nous séparions pour explorer les alentours. »

Je sursauta, pas suffisamment pour qu'il s'en aperçoive, mais je n'avais pas fut mon collègue s'approcher de moi.
Il fit un signe de tête en direction de la grosse porte métallique.

« C'est vous qui avez les codes de cette porte. Il ne faut pas perdre de temps. »

J'acquiesça, puis une autre voix résonna.

« Colonel Madof ! Colonel Lucien ! »

Lucien n'eut pas le temps de tourner la tête, mais moi je me prit une vive lumière dans les yeux. Ce fut le seul document attestant de notre présence ici en 2138...

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MessageSujet: Re: Premier pas. Premier pas. I_icon_minitimeVen 20 Jan - 12:06
J’ordonnais à mes hommes de vérifier leurs équipements, de charger leurs armes et activer leurs radios intégrer à leurs casques. La pièce se remplit de petit cliquetis métalliques d'armes.

Puis je fis signe au jeune lieutenant Maillard que j'avais sous mes ordres d'aller ouvrir la grosse porte métallique. Nous allions bientôt découvrir l'extérieur du monde désolé.
Le soldat tapa un code sur un terminal fatigué puis, dans un grincement horrible datant de plusieurs décennie, la porte s'ouvrir.
Je fis un signe, Maillard revint dans le rang, et nous nous mime en position d'exploration en zone hostile.

La porte s'était ouverte sur un long escalier. En tant que chef de l'unité je prit l'initiative de monter le premier bien que la peur me tiraillé les intestins. Accompagné de ma seule respiration amplifiée par mon casque, je montais les premières marches.
Arrivé en haut des escaliers, je me retrouvais face à un mur, pas même une porte... Je me retourna vers mon escouade.


« Maillard ! Il n'y a pas de porte ! »

Le jeune homme laissa tomber son Famas pour sortir une carte de l'une de ses poches.

« Colonel, cet escalier est secret c'est normal. Essayez de pousser le mur ou de trouver un bouton caché quelque part. »


Je chercha des yeux un bouton, n'en trouvant pas je posa mes mains sur le mur et le poussa de toute mes forces.
Celui ci s'enfonça, puis glissa sur le côté.
Nous nous retrouvions dans une bibliothèque qui baignait dans la lumière vive du soleil. L'endroit était en piteux état, des livres à moitié brûlés jonchaient le sol, des étagères étaient renversées, les vitres brisées, les murs fissurés, le plafond presque effondré.
Je m'approcha de la fenêtre et vit pour la première fois ce spectacle ignoble : les ruines, la désolation, la mort...
Rien n'avait tenu à la guerre, tout était effondré, détruit. Dans la rue, les épaves des voitures. Entre ses épaves, des squelettes d'Hommes.
Devant ce spectacle nous oublions tous notre formation et tous s'approchèrent de la fenêtre pour contempler l'idiotie humaine.


« Vous vous rendez compte que des gens habitaient ici avant... » dit le sergent N'Gonga.

Tous dans notre esprit imaginaient ce que venait de dire le sergent. Autrefois la vie était ici.
Puis une voix réveilla tout le monde.

« Madof ! Nous ne sommes pas ici pour contempler ces ruines et nous lamenter. Apprenez à maîtriser votre unité, à commencer par leur chef. »

A n'importe quel officier se permettant de me parler ainsi j’aurai répliqué sévèrement. Mais devant le Colonel Lucien et je m’enfonçais. Et dire que j'étais plus âgé que lui, comment cet homme pouvait avoir autant d'autorité sur moi ?
Toute fois, sans rien répondre j’ordonnais à mon unité de reprendre la formation.


« Bien Madof, nous allons séparer nos équipes ici. Nous prendrons à gauche et vous à droite.
Synchronisons nos montres et retrouvons nous ici pour les midis. Nous prendrons une heure de repos pour collationner.
Sergent Coquard, vous avez vérifié l'état de l'air ?
- Oui monsieur, l'air est peu chargé en radiations. Nous pouvons couper la respiration artificielle de nos casques. Par contre ne buvait surtout pas l'eau d'ici, contentez vous de l'eau de votre gourde.
- J'espère que nous en avons prit assez. Madof j'emmène mon unité, à midi nous ferons un rapport de ce que l'on a découvert.
 »


Le Colonel Lucien prit ses six hommes avec lui et quitta prudemment la bibliothèque.
Je me sentit soulagé de ne plus avoir à l'écouter. Il avait clairement plus d'influence que moi sur nos hommes, son charisme surpassait le mien et je ne pouvais pas clairement commandait quand il était présent.
Je fis signe à mon unité de couper la respiration artificielle de leur casque, et prit les devant pour sortir d'ici.
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MessageSujet: Re: Premier pas. Premier pas. I_icon_minitimeSam 21 Jan - 13:54
Nous marchions dans les rues en ruines de la Défense, un quartier d'affaire de l'ancien temps.
Tous nous étions déboussolés par le décors dans lequel nous évoluons. Comme l'avait dit le sergent Charles N'Gonga, des gens habitaient ici avant, la vie se promenait par ces rues, hommes, femmes, enfants, animaux...

Mais bizarrement, je me sentais en paix dans ces ruines. Je les comprenais comme une métaphore représentant mon esprit actuel. Si j'avais accepté cette mission des plus dangereuses, ce n'était pas pour ma patrie, pas pour découvrir Paris, pas pour la gloire et encore moins pour moi.
Voilà quelques mois, ma sœur Sylvie était décédée dans des circonstances troublantes. M'éloigner le plus loin possible de l'île était pour moi comme m'éloigner de mes pensées dépressives.
Ma pauvre sœur... elle me laissait pour seul héritage un enfant dont je ne savais quoi faire. Cet enfant n'avait même pas de père et j'étais pour lui à présent son unique famille.
Mais dans ses yeux je revoyais ma sœur et je ne pouvais pas le supporter... de part son fils son souvenir hantait mon esprit.
Je pense qu'inconsciemment, j'espérais mourir dans cette mission, mourir pour ne pas à avoir à affronter la réalité...

Puis, dans une rue adjacente des bruits de cloches arrivèrent à nos oreilles.
Paniqué, je fis signe à ma troupe de se coller contre le mur. Tous suivirent mes ordres.
Personne ne parlais mais la tensions était palpable. Le lieutenant Maillard se décida à briser le silence et j'entendis son air peu rassuré dans l'oreillette de mon casque.


« Colonel, c'est quoi ce bruit ?
- Je... je vais aller voir. Ne bougez pas. »


Le bruit provenait de la rue juste devant nous, à l'angle du mur.
Je longeais donc celui ci pour arriver à l'extrémité. Puis je passa ma tête pour observer.

« C'est.... c'est une... vache ? »

Mon incompréhension était total. Une vache ici ? Mais d'où sort-elle ? Elle a survécu au bombe pendant toutes ces années ? Mais c'est absurde !

« Une vache ? Vous êtes sur colonel, vous avez bien vu ? »

Sans répondre à mes soldats restaient collé au mur, je m'avançais dans la rue.
A quelques mètres de moi se trouvait cette vache. Prudemment je mis un pied devant l'autre, en regardant tout autour de moi, cherchant du regard un possible être hostile, sans savoir vraiment de quoi je devais me méfier.
Pour ne pas effrayer la bête j'avançais tout doucement. Elle était à présent qu'a un ou deux mètres.
Puis elle se retourna.
Je fus saisi de stupeur...

L'animal avait deux têtes !
Elle avait tout d'une vache tout à fait normal, mais elle avait deux tête avec quatre yeux globuleux qui me fixaient !
Paralysé par ma découverte je ne pouvais plus bouger et très vite, mes soldats inquiets qui ne me voyaient ni répondre à la radio ni revenir, vinrent me rejoindre.

« Colonel... mais... elle a deux têtes votre vache ?! »

J'étais le chef de cette unité, je devais garder mon calme et ne pas montrer que cette simple vache à deux têtes me faisait froid dans le dos.

« Etrange n'est ce pas soldat Beaupère ? »

Beaupère, le scientifique et médecin de l'équipe, s'empressa d'étudier de plus prêt la bête.
C'était quelqu'un de très curieux et je le retrouvais bien là, il était le seul à n'être pas effrayait, il était même plutôt heureux d'avoir trouver une vache à deux têtes.


« Mais elle a vraiment deux têtes ! C'est incroyable !
Les radiations qui nous entour ont du provoquer cette mutation !

- Radiations ? Quelles radiations ? Who who attendez là ! Moi je veux pas avoir deux tête comme ça hein ?
- Ne vous inquiétez pas Charles, les radiations ont baissé depuis et de toute façon une tête ne va pas vous poussez comme ça, ce genre de mutations apparaissent plutôt à la naissance.
- Pauvre bête...
- Oh vous savez je ne pense pas qu'elle souffre, deux tête en plus ça doit être pratique. »


Il fini sa phrase en riant. Moi, effrayait, je n'avais vraiment pas envi de rire.

« Je trouve ça horrible moi... Prenez des notes et foutons le camps d'ici...
- Oui Colonel... mais il faudrait donner un nom à cette bestiole... Pourquoi pas Christelle ?
- Tu vas donner le nom de ta femme à une vache à deux têtes ??
- Bah... je la trouve pas moche moi cette vache... je trouve qu'elles ont le même regard toutes les deux...
- Ah... ouais peut être bien...
- Appelez là tout simplement « vache à deux têtes » et partons d'ici. Maillard, quelle heure est-il et où ont se trouve ici ? »


Le jeune Andy Maillard sorti sa carte et sa boussole.

« Il est 9h58 Colonel, et nous nous trouvons...
- Mais Colonel... en fait... elle l'a trouvé où sa cloche la vache à deux têtes ? »


En effet, la vache portait une cloche autour du coup, celle qu'on avait entendu préalablement. Sous le coup de l’étonnement à cause des deux têtes, personne n'avait été surprit de voir une vache avec une cloche dans ce paysage post-apocalyptique.
Cette vache était une vache domestique ! Elle faisait partie d'un troupeau ! Et ce troupeau appartenait à quelqu'un ! Et ce quelqu'un devait être un monstre hideux muté par les radiations, un homme à deux têtes sûrement !
La panique reprit au sein de mon unité.


« Calmez vous ! Reformez les rangs !
Cette vache à vraisemblablement un propriétaire, nous ne sommes pas seul ici !
 »
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MessageSujet: Re: Premier pas. Premier pas. I_icon_minitimeLun 23 Jan - 17:28
Je disposais mes troupes pour veiller à notre sécurité. C'était le plus important dans notre mission : ne pas prendre de risque inutile, revenir sur l'île en un seul morceau.
Christophe Beaupère me suivait à la semelle, encore tout existé de sa vâche à deux têtes, ignorant tout du danger qui nous entouré sûrement.


« Mais si cette vache fait partie d'un troupeau ça veut peut être dire qu'il en existe plein des comme elle ! Peut être même d'autres avec des mutations différentes, 5 pattes, 3 cœurs, peut être même des vaches à une tête mais avec 6 yeux !
Roh ! J'aurais dû prendre un peu de son lait, peut être que son lait avec les radiations a des vertus thérapeutiques !

- Taisez vous Beaupère, son lait devait plutôt être du poison. »


Beaupère se calma.
J'avais ordonné à mon unité de se séparer pour contrôler la zone. J'étais avec Beaupère et N'Gonga, deux inséparables, amis depuis l'enfance. Beaupère était le médecin scientifique et le Sergent Charles N'Gonga notre soutient armé, c'est lui qui portait la gatling et qui en cas de pépin pourrait nous sortir de la merde.
J'avais décidé de donner à Léon Koprosky dit « Kop », notre sniper, le commandement temporaire de l'autre moitié de l'unité, emmenant sous ses ordres, Corentin Daubier l'archéologue spécialiste d'avant guerre, Jérôme Martin, notre support radio et Andy Maillard, chargé de la logistique.
Soudain, dans mon oreillette, j'entendis la voix de Kop.


« Colonel, nous avons retrouvé le berger... Vous devriez venir voir... »

Il me communiqua leur coordonnée. Quelques minutes plus tard nous étions sur les lieux.
Le berger, était un homme d'une quarantaine d'années, portant une imposante barbe et des habits fait en peau d'une bête inconnu, peut être provenant de la bête à deux têtes que nous venions de découvrir.
Il avait la bouche grande ouverte, d'où sortait quelques mouches, et le ventre lui aussi grand ouvert, d'où sortait ses intestins qui traînés en dehors, étalés sur plusieurs mètres. Son corps avait subi d'horrible mutilation et semblait avoir était torturé.


« Whouha... »

Le mot qui arriva de la bouche du sergent N'Gonga était le bon, la corps du berge était incroyablement déchiqueté.

Kop jeta sa cigarette et du bout de son index, remit correctement ses lunettes de soleil sur son nez.


« Ce n'est pas très prudent de retrier votre casque lieutenant Koprosky.
- Je sais bien Colonel, mais c'est beaucoup moins pratique pour fûmer. »

Il eu un petit sourire que je prit comme une sorte de provocation.

« Quoi qu'il en soit c'est tout ce qui reste du berger, une bête sauvage l'a déchiqueté. »

Beaupière se penchant sur le cadavre, avec le même intérêt que tout à l'heure avec la vache à deux têtes.

« Non non... regardez ces entailles, ce sont des armes humaines qui ont fait ça, pas les griffes ou les dents d'un animal. C'est coupait nette, alors que les griffes et les crocs déchirent.
Quelqu'un s'est amusé avec lui, avec une machette vraisemblablement...

- Mais qui a bien pu faire ça ? C'est absurde. Je pense que c'est un animal Colonel.
- Je pense qu'il serait préférable d'écouter l'avis d'un médecin spécialisé Lieutenant.
- C'est vous le patron. »


Kop reparti l'air désappointé. C'était un bon soldat mais son égo sur-dimensionné faisait de lui un individu instable, se vexant lorsqu'on le contredisait. Ce caractère je le retrouverais bien des années plus tard dans l'une de mes connaissances proches...

« Cette endroit est encore plus horrible que je l'imaginais... Les Hommes sont devenus aussi sauvages que les animaux... »

Après avoir étudié un peu plus le cadavre, la troupe reparti.

« Lieutenant Maillard, combien de temps avant midi ?
- Nous avons encore le temps de faire le tour du quartier Colonel.
- Bien. »
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MessageSujet: Re: Premier pas. Premier pas. I_icon_minitimeLun 23 Jan - 18:22
Il était à présent midi et nous étions retourné au point de ralliement que nous avions convenu avec le Colonel Lucien... ou plutôt que lui avait convenu... tout seul...
Sa troupe arriva avec quelques minutes de retard. Nous échangèrent nos rapports.
Eux non plus n'avait rien trouvé d'intéressant, à part un troupeau de vache à deux têtes. Je lui expliqua que nous, nous avions retrouvé leur berger... déchiqueté.
Comme à son habitude, le Colonel Lucien ne montra aucun signe de peur ou d'étonnement, pendant que moi je repensais aux tripes du berger étalés au sol avec un frison glacé qui me parcourait le dos.

Nous ouvrîmes nos rations que le pilote du sous-marin avait rapporté des soutes de son épave. Nous étions tous habitués à la bonne nourriture sur l'île, provenant des serres, et pour nous ses rations étaient infectes...
Pour la première fois depuis l'arrivée, j'autorisais mes hommes à retirer leurs casques et je pu voir leurs visages exprimer leur crainte de l'endroit où ils se trouvaient. Kop qui lui avait prit un peu d'avance en retirant son casque tout à l'heure avant tout le monde était le seul à afficher un petit sourire provocateur, sûrement content de ne pas avoir à obéir à mes ordres.

Pendant le repas, le Colonel Lucien vint me voir. Sa présence, qui me tordait les boyaux de crainte, me coupa l’appétit.


« Le support radio est dans votre équipe, vous avez essayé de contacter l'île ?
- Non pas encore. Je pense qu'il faut mieux explorer un peu plus avant de faire un rapport.
- Non, nous devrions les contacter tout de suite.
 »


Comme à mon habitude je n'osais pas contester le Colonel Lucien, encore une fois je m'écrasais devant lui. Et dire qu'il était de 7 ans mon cadet !
Je dit au Sergent Martin de venir. Devant moi et Lucien, il déposa son attirail radiophonique et commença à rechercher la fréquence de l'île.
Nous ne savions même pas si nous pouvions les contacter.


« Normalement nous devons pouvoir capter la fréquence de l'île, cet appareil est conçu pour ça Colonel.
- Je n'en doute pas Sergent, sinon vous ne seriez pas là avec nous... »


Martin, qui ne parlait déjà pas beaucoup d'habitude -chose d'ailleurs ironique pour l'homme chargé de la communication- retourna dans son silence après la réponse sèche de Lucien.
Puis quelques minutes après une recherche infructueuse, il se remit à parler.


« Euh... et bien... je crois que je n'arrive pas à capter la fréquence... je ne sais pas... »

Lucien, contrairement à ce que l'on pouvait penser sur lui, ne s'énervait jamais, et devant l'échec du Sergent, il se contenta de regarder le sol, les yeux vides, sans dire un mot.
J’essayai de relativiser un peu.


« Ce n'est pas grave Sergent, ce n'est pas étonnant, avec le ciel chargé de radiations les ondes passent mal... peut être qu'en réessayant plus tard nous pourrions...
- Oh attendait ! Je... je capte quelques choses... »


Le Sergent Martin débrancha le fil de son casque. Une petite musique guillerette d'avant guerre se fit entendre, Douce France... Charles Trenet...
Les soldats se mirent à sourire en entendant le piano jouer une mélodie qu'ils connaissaient bien.
Certains se mirent à chanter même et l'euphorie imprégna le petit groupe.
La chanson se termina et une voix la remplaça. L'euphorie disparu et la voix glaça le sang de tout le monde...


« Oh oh oh ! Salut les Terres Désolées !! C'était Charles Trenet qui vous accompagnez pour déjeuner, alors ? Qu'a fait maman aujoud'hui ? Steak de Brahmine ? Ragout de Radpigeon ? Et pourquoi pas un petit filet de mollusque vitreux, bien cuit avec une petite sauce de grand mère comme on savait bien les faire avant la guerre... Mais ma parole je deviens poète !
Héhéhé ! Et pour le dessert ça sera quoi ?! Ça sera Edith Piaf ! Sous le ciel de paris s'envole un radpigeon hon hon... ♫♪♫
 »


A présent une musique tout aussi connu que la précédent nous parvinrent.

« D'où vient cette musique Sergent ?!! »

Il y avait presque de l'énervement dans la voix de Lucien, la première fois que je l'entendais sur ce ton là.
Plus personne n'osait parler, l'animateur radio l'avait déjà trop fait pour continuer après lui.
Mais cette radio que nous avions entendu était pour nous un pavé dans la marre. Cela voulait dire que la sociète c'était reconstruit, quand bien même partiellement, que des hommes vivaient ici, en communauté.
Après le berger mort retrouvé nous avions pensé à quelques survivants isolés, mais si une radio diffusait ici, c'est qu'il devait y avoir des villes pour les écouter !
Le Sergent Jérôme Martin retrouva rapidement l'emplacement du diffuseur radio grâce à son appareil. Il demanda à Andy Maillard de regarder les coordonnées récupérées sur sa carte.


« C'est... diffusé depuis la Tour Eiffel Colonel... »

Ce n'était pas si étonnant que ça.
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