Deux gardiens entrèrent pour emmener le prisonnier dans une salle comme sa geôle à la seule différence qu'un bureau se trouvait au milieu de la pièce. Deux chaises se faisaient face. Nathan fut placé sur l'une d'elle puis attaché à un anneau en fer posé au sol. L'avocat s'assit en face de lui. Il posa sa serviette en cuir rappé sur la table un peu fortement comme si l'heure était grave, elle l'était. Un peu de poussière se souleva sous le choc. Le bureau n'avait pas été utilisé depuis longtemps. La très grande justice de la FNF.

« Comme je vous l'ai dit, commença l'homme d'une voix solennel. Je suis maître Gabinter, avocat commis d'office vu votre statut de citoyen des Forces de la Nouvelle France et surtout de votre statut de soldat. » Il se remonta ses lunettes sur son nez. « Je ne vous le cache pas... Ça va être dur, très dur. Votre cas est sujet à controverse. » Il sortit un dossier de la serviette puis le tapota pour remettre les feuilles droites et bien alignés. Il lui lut son état civil, quelques rapports le concernant et enfin les circonstances de son arrestation et les raisons de son emprisonnement.
« Je ne vous la cache pas ça va être dur. Le procureur va sûrement montrer beaucoup de témoin contre vous. Les services secrets savent être convaincant quand leur intérêt son en jeu. Si j'arrive à vous sauver de la potence je serais le plus grand avocat de Paris. C'est pourquoi je vais tout faire pour vous. »
Quand il eut finit de parler, le petit gros rangea ses affaires avant de partir. Les gardiens vinrent détacher Lin pour le ramener dans sa cellule.

On lui fila un plateau repas constitué de purée de fruits mutants accompagnée de ragoût de radpigeon voir de rat à travers la grille. Le chinois poireauta quelques heures quand les gardiens revinrent. Les mêmes que tout à l'heure. Un grand chauve, une carrure d'armoire à glace. Sobre de visage avec une grande moustache. L'autre plus petit, moins trapu mais plus imposant dans l'attitude. Il dégageait une sorte d'aura de puissance. Tout les deux portaient un uniforme de la FNF à la seule différence qu'ils n'étaient armée que de matraques. Leur écusson était une balance avec écrit dura lex sed lex en dessous. Les fameuses forces pénitentiaires de la FNF. Connu pour leur zèle contre les ennemis de la France.
Ils enchaînèrent le prisonnier avec de plus lourdes chaînes. Ensuite ils l'emmenèrent vers l'extérieur de la prison. Ils ne se parlaient pas. Personne ne parlait d'ailleurs. Seul le bruit des chaînes venaient rythmer leur pas dans les couloirs sombres de la prison.
Ils parcoururent la cour pour aller dans un grand bâtiment en pierre : le tribunal. Quelques forçats jouaient cassaient des pierres. Surveillés par un gardien. Clope au bec. Lunette fumé sur le nez. Un beau fusil à pompe dans les mains. Il gueulait des ordres à ceux qui traînaient la patte.
Lin se retrouva rapidement devant son avocat. Il attendait devant une porte en bois, écrit dessus : Juge Marconi.
« Ah je vous attendais ! Le juge veux bien nous recevoir avant le procès. Il veux vous interroger lui même pour voir si un arrangement ne peux pas se trouver à l'amiable. Venez vite. »
Il vit les chaînes de Nathan.
« Retirez celle qui relie les mains aux pieds. Il n'en a pas besoin. En cas de besoin le juge à son arme. »
Les gardiens obéirent. Lin et son avocat rentrèrent dans un bureau aménagé confortablement. Le juge, un grand chauve barbu les invita à s’asseoir. Dès que Nathan se fut bien installé le juge commença.
« Je sais pourquoi vous êtes là. Les services secrets ont une proposition pour vous. Si vous acceptez de nous dire où est Nathanaël ainsi que comment s'est déroulé la mission, ils acceptent de vous laisser tranquille. Vous serez seulement démilitarisé et renvoyez chez vous. Alors ? »

+ 10 radiations causé par la nourriture

Spoiler:

Bon, C'était son tour. Maître Gabinter allait se lever et parler. Tout au long de sa carrière, il avait voulu défendre et sauver quelqu'un de bien. Mais la plupart du temps, il tombait sur un véritable criminel, ou une ordure de première. Mais aujourd'hui, tout changeait, aujourd'hui, la vie d'un enfant était en jeu. Il n'avait pas le droit d'échouer. L'apogée moral de sa carrière, un enfant seul face au système et lui, seul rempart entre le jeune Nathan et la corde. C'était digne d'un film mais là, il n'avait pas le droit à l'erreur. Il ne pourrait pas faire acquitter le môme. Mais si il pouvait lui éviter la corde, ce serait déjà bien. L'heure n'était plus aux hésitations, il fallait laisser parler son cœur, faire exploser la passion qui sommeillait en lui. Ce soir, au moins, il pourrait se regarder dans un miroir.

Il se leva d'un bond, et se dirigea au centre de la salle. D'un bref regard, il balaya le jury et l'assemblée. Une dernière respiration et le combat commence.

Monsieur le juge, monsieur le procureur, mesdames, messieurs les jurés, les accusations portées contre mon client sont graves, trop grave pour qu'on se permettent d'oublier certains faits.

D'abord, il vous faut savoir que mon client n'a put profiter de la formation obligatoire dispensée à toute nouvelle recrue. L’absence de cette formation est en partie fautive car, il semble impossible de mener à bien les missions périlleuses sans savoir comment agir. Il serait bon que son sergent-instructeur vienne répondre de ses actes ici-même car tous les échec de mon client lui sont en partie imputable! De plus, le soldat Lin a été décoré dés son premier jour de service, sans avoir reçu de formation et n'a nullement désobéi. Sa blessure n'est que le témoignage de sa bravoure et de son dévouement à notre cause!

Ses états de services, excellent et non pas déplorable comme l'affirme monsieur le procureur qui n'a visiblement pas bien lut le dossier, témoigne de sa capacité au combat, de son sacrifice pour ses compagnons! Monsieur Lin n'a pas les vertus pour l'armée, il les incarne! Parti de rien, non né sur nos terres, il a pourtant rejoins la Nouvelle-France, risquant chaque jour sa vie pour que nous puissions vivre en paix.

Quand à sa trahison... oui monsieur le juge, Monsieur Lin a fauté. Mais qui d'entre nous peut prétendre n'avoir jamais commis de faute. Monsieur Lin ne pouvait réussir sa mission! Seul, il devait surveiller l'individu dénommé Nathanaël Crome. Monsieur Crome n'est pas un individu ordinaire. Il s'agit d'un fou dangereux psychopathe illuminé et armé jusqu'au dents! Je me dois de rappeler que cet homme n'est autre que le commandeur suprême de la fraternité cathare! Oui messieurs, ce groupe de terroristes qui voulait purger Paris par le sang et le feu! Ce groupe qui a déclenché un attentat meurtrier au marché de la gare! Ce groupe qui voulait renverser l'Antéchrist et peut-être prendre sa place! Nous devrions nous estimer heureux de n'avoir eut qu'un seul blessé durant l'opération! Dois-je rappeler cet immeuble rempli de cadavres avec pour seul signe une croix occitane peinte avec du sang dur le mur?! L’état-major a confié la garde d'un des hommes les plus illuminés de Paris à un bleu qui n'a reçu aucune formation! Vous attendiez-vous à une meilleure réussite? Auriez-vous perdu tous sens du réel à ce point? La troupe de soldats qui fut confié au sergent Lin n'était pas une troupe d'expert, de vétérans! C'était des soldats tous juste sortis du berceau! N'ayant guère plus de formation que mon client! Ils ont du affronter un groupe d'esclavagistes illégaux eux aussi armés. Un seul blessé! J'estime cela à un exploit vu la dangerosité des rues!

Quand à ne pas poursuivre le fuyard pour sauver un blessé grave... Pardonnez moi de sourire mais seul une machine pourrait ne pas approuver cet acte! Aujourd'hui, il y a une mère, un père, une femme et peut-être un fils qui devrait se lever dans ce procès et regarder mon client dans les yeux pour lui dire merci! Merci de leur avoir rendu leur fils, leur époux et père! Ce blessé serait mort sans la décision digne d'éloge de monsieur Lin! Enfin, lorsque monsieur le juge a proposé à mon client de dénoncer le véritable criminel, le seul coupable, l'homme qui devrait être ici à la place du soldat Lin, a savoir le prétendu commandeur suprême, mon client n'a pas hésité à dire toute la vérité! Malgré le fait que sa dignité ait été détruite par ceux qu'il croyait être ses frères, malgré l'humiliation injustifiée qu'il a reçu, son patriotisme a pris le dessus et il a rendu un fier service à notre pays en dénonçant Monsieur Crome!

Aujourd'hui, vous avez devant vous un homme brisé par la honte, celle d'avoir fauté contre ceux qu'il aime plus que tout! Un homme qui cherche la repentance et non la rébellion! Un homme qui a servi du mieux qu'il pouvait, qui a toujours été fidèle à nos valeurs! Un héros!

Gabinter se retourna vers Nathan et le regarda dans les yeux

Vous êtes un véritable héros, vous n'abandonnez jamais! Votre histoire est digne d'être contée aux générations future et moi je m'incline devant un homme, non pas parfait, mais qui a tout donné et a fait son devoir jusqu'au bout, même quand les siens semblaient lui tourner le dos!

Gabinter s'inclina religieusement devant Nathan. Jamais, il n'avait été aussi fier de lui.