Émile avait été bien intrigué par sa rencontre avec le Docteur Strauss, en effet, l'androïde était la pièce technologique la plus avancée qu'il lui avait été donnée de voir depuis de longues, très longues années. Bien que l'expérience ait tendance a tempérer la curiosité, on ne reste pas (relativement) sain d'esprit sans se trouver d'autres occupations que la simple survie. Pas quand le sort vous a donné une vie aussi longue que celle qui était donnée aux goules.

Bref, après avoir « soudoyé » Mr Trang à coup de Brahmine Kung Pow et d'un affreux tord boyaux dégotté sur le quoi aux slaves que le vieil aveugle absorbait comme une éponge aussi desséchée q'une méduse en plein Sahara (tandis qu’Émile se servait a une bouteille d'eau « quasiment pas irradiée mon bon monsieur ! J'vous l'jure !»), le nom du Docteur Grégoire Poulain et de son employé, Robert Equilly (apparemment un Lutèçois) était apparu dans la conversation.
Trang traitait de temps en temps avec Robert et rachetait au bon docteur des rebuts cybernétiques desquels il cannibalisait des composants électroniques de première qualité.

Ce bon docteur était la seule piste plus ou moins valable qu’Émile avait put relier plus ou moins vaguement à l'androïde qu'il avait abandonné dans l'hôpital Trousseau. S'il arrivait à remonter la piste des fournisseurs du Docteur Poulain il arriverait peut-être à obtenir des renseignements sur une filière en mesure de satisfaire ses appétits technophiles.

Bref, armé d'une vague description du dit Robert, de l'assurance de Trang qu'il jouait forcement pour la F.N.F. et de la conviction qu'un médecin qui fricotait avec une technologie aussi avancée ne pourrais trouver une plate-forme hospitalière à sa mesure qu'au « Général », Emile planifia son voyage aà Lutèce

Le voyage jusqu'à Lutèce c'était passé sans histoire, Émile ayant obtenu la gratuité du passage en louant ses services comme escorte à une des caravanes qui faisaient, au gré des affaires et des besoins toujours plus grand de Lutèce, l'aller-retour entre le grand marché de la gare et la nouvelle capitale en passant par une entrée de Necropolitopia et l'Arc. La partie du voyage qui aurait put longer la Seine se faisait a deux rues de la, les risques de croiser des animaux en maraude étant moindre loin de l'eau.

La file était la règle à la porte et, caravane ou pas, seul les membres d la F.N.F avaient des facilités de passage.

Émile dut laisser sa quincaillerie à la porte comme tout le monde, se prêter a l'examen médical prodigué par un médecin militaire un peu étonné de se voir adresser la parole par une vieille goule dans le plus pur respect du protocole en vigueur avant les bombes. Le contrôle administratif, long, laborieux, poussif, kafkaïen, lent, et ennuyeux au possible fut reçu par Émile avec une infinie patience, Notre goule avait du temps devant lui, beaucoup de temps, énormément de temps... voir les « humains » et les quelques mutant autorisés a rentrer tempêter contre la lenteur du processus le faisait bien rire, les goules ont beau avoir perdu le masque d'humanité dans la majorité des gens couvrent les noirceurs de leur mental elle y ont gagnées du temps a revendre.

Bref, armé de la description de Robert, notre face de cauchemar préférée passa son après-midi a faire le pied de grue a la sortie du « général », même si une petite dizaine de minutes furent nécessaires pour savoir que le Docteur Poulain était bien chirurgien ici peut de monde n'avaient ne serais-ce qu'entendu parlé d'Equilly. Après plus de 3 heures passées a interroger au hasard les gens qui sortaient, une petite infirmière brune, assez mignonne avec son tout petit nez, ses pommettes très hautes qui mettaient en valeur un paire d'yeux gris acier inoxydable et sa blouse qui débordait d'une poitrine volumineuse et tremblotante le renseigna sur Equilly. Celui-ci était bien l’âme damnée de Poulain et passait régulièrement des soirées a se beurrer la gueule dans un bar proche de l'hôpital, le bar de l'Assiette.

Émile se mis donc en chemin vers l'établissement de boisson, s'installa tranquillement avec une bière dans un angle qui lui laissait une vue dégagés sur la salle et la porte d'entrée et se mis en devoir d'attendre l'affreux.

C'est un peu alcoolisé voir même encore trop (j'ai pas l'habitude du vin) que je constatais que j'était adossé contre un muret en plein milieu de Lutèce; Bon mon prochain objectif est de repartir à Metropolitopia sans croiser de merdes en chemin mais bon je peux toujours rêver. Je décidais avant tout de regarder mes réserves de nourriture et de munitions: J'ai deux chargeurs pour mon Beretta plus deux autres restants d'hier donc un total de 40 balles; J'ai toujours le barillet de mon Manurhin plein ainsi que trois balles en réserve en cas de coup dur et puis c'est toujours mieux de braquer un mec avec un 357 qu'avec un Beretta si on veux l'intimider un peu plus.... J'ai encore de quoi tenir cinq jours niveau bouffe donc pour l'instant je m'en contenterais.

Je me levais enfin avec un peu de mal constatant quand même que ma blessure à la cuisse était enfin refermée contrairement à mon arcade qui elle était encore douloureuse. Bon je peux quand même m'autoriser de dépenser quelques francs pour manger quelque chose de convenable aujourd'hui; Donc direction le bar afin de manger un bout avant de partir de ce trou. Le bar était pas vraiment rempli par les personnes qui avaient pu rentrer, y'avait quelques mutants qui se racontaient des blagues, un petit groupe d'humains jouaient aux cartes tandis que d'autres étaient accoudés au bar y'avait aussi une goule en costard qui occupait un coin un verre à la main en train de regarder toutes les personnes du bar dont moi. Je pris une table pas loin de ladites goule avant de regarder le menu: Du crakosse; Du chien; Tiens y'a des steaks de brahmines ! Je fis signe à un serveur pour un steak grillé avant de me rabattre sur une cigarette et de constater l'état des lieux: la pièce était composée de cinq tables avec autant de chaises autour les murs en contreplaqué renforcé avec des plaques de tôles (autrement dit j'ai vu de meilleures décorations d'intérieurs) le sol est juste crade à souhait couvert de matières.... Noires, grises et j'en passe.

Le temps passe et plus ma cigarrette devient cendres plus j'ai l'impression qu'on se fout de ma gueule.

-Bon faut que je le cuise moi même mon steak ?!
-T'a qu'à attendre le jeune si t'est pas content tu te casse ! Font chier à râler ces cons...

Hé ben; faut dire que s'il ils sont tous comme ça c'est pas étonnant que cet endroit soit un taudis; La plupart des clients ici sont bourrés ! Je scrute les alentours encore une fois et je remarque que la goule me fixe bien trop...

Fait clairement intéressant un adolescent apparemment légèrement ivre mais surtout manchot est rentré dans le bar et a pris place à la table à coté d’Émile.
Il n'avait pas l'air de très bonne humeur et, l'attente de sa commande n'avait pas l'air d'arranger la chose.... Sa tenue vestimentaire collait avec la clientèle du lieu, après quelques secondes d'hésitation notre goule c'est légèrement tourné vers lui et a dit, : « Bonjour jeune homme, excusez moi de vos embêter mais vous ne connaitriez pas un certain M. Equilly, Robert de son prénom ? On m'a indiqué qu'il passait régulièrement ici... un homme caucasien, un peu plus grand que la moyenne, brun, qui donnerait dans la vente de "prothèses"mécanique ça vous dit peut-être quelque chose ? ».
A peine le nom de d'Equilly prononcé un individu louche, un grand échalas blond, les cheveux filasses et la bouche barrée par une cicatrice verticale se mis à regarder dans la direction de la table, un air étonné sur le visage. L'homme se dirigea vers la table, Émile pas forcement rassuré par l'approche de l'inconnu s'empara de son verre, les armes pouvaient être confisquée a l'entrée de Lutèce notre ami n’allait pas prendre le risque d'être pris a parti les mains vides.

« Monsieur ? » lança Émile vers l'inconnu.
L'homme s’arrêta. « Alors mon gars, tu cherche un nouveau bras pour ton pote ? »
Découvrant ses dents jaunies, Émile se fendit d'un sourire, «  Pas vraiment, je ne connais pas ce jeune homme... »
Un air d’incompréhension sur visage il répondit : « heu... ouais... pourquoi pas... t'fait s'que tu veut hein mais si ça t’intéresse j'connais un mec qu'es moins cher que Poulain et qui peut avoir du meilleur matos mon gars, des prothèses chinoises d'la guerre ! »
Émile était partagé, l'occasion semblais trop belle pour être vraie et un acheteur pour se type de technologies pouvaient potentiellement transporter une coquette somme... ça sentait quand même bien l'embrouille.

Bonjour jeune homme, excusez moi de vos embêter mais vous ne connaitriez pas un certain M. Equilly, Robert de son prénom ? On m'a indiqué qu'il passait régulièrement ici... un homme caucasien, un peu plus grand que la moyenne, brun, qui donnerait dans la vente de "prothèses"mécanique ça vous dit peut-être quelque chose ?
Je me retournais vers lui avant de glisser avec ma chaise vers la goule en costard.
Ha désolé mais si je le connaissais je l'aurais déjà rencontré; Vu ma situation je pense que vous pouvez comprendre. Fis-je en montrant mon épaule.
C'est sur ces mots qu'un colosse blond s'approcha de notre table avec un air à moitié étonné; C'était sûrement un pillier de bar vu son visage et les bouteilles qui trainaient à sa place. Je pensais qu'il venait pour tenter quelque chose sur la goule vu le nombre de goulophobes qui peuvent trainer dans le coin je pourrais mettre mon bras à couper que y'en à au moins un dans cette pièce.
Monsieur ?
Le blond me pointait du doigt: Alors mon gars, tu cherche un nouveau bras pour ton pote ?
Le serveur me servit enfin mon steak grillé, je prenais mon couteau ce qui fit reculer d'un pas ce brave type avant de m'attaquer à mon repas. Tandis que la goule parlait tranquillement avec le type je tentais tant bien que mal à couper ma viande (pas facile me direz vous avec un bras mais quand on à choper le truc ça passe tout seul.) puis de l'enfourner dans ma bouche; Le goût de ce "steak" était immonde même avec du sel et du poivre ce morceaux ne ressemble en aucun cas à de la bonne viande de brahmine de chez Jacques.

Heu excusez moi mais vous êtes SÛR que c'est de la viande ?
Qu'est ce qu'il à encore le jeune ?
je veux juste dire que ce steak est dégeu.
Ouais et bien ça fera 3 francs pour "ce steak dégeu" comme tu le dit.
Y'a pas à dire que ces types de la FNF et ceux qui leurs cirent les pompes sont des putains de profiteurs. J'en profitais pour retourner à la conversation: heu... ouais... pourquoi pas... t'fait s'que tu veut hein mais si ça t’intéresse j'connais un mec qu'est moins cher que Poulain et qui peut avoir du meilleur matos mon gars, des prothèses chinoises d'la guerre !
Ha ouais ?! Et à combien elles sont ses prothèses ?!
Heu... J'en sais rien moi, je sais juste que par rapport à ici elle sont bien moi chères.
Mouais autant dire que rien n'est sûr mais je voudrais bien savoir où ce type crèche.

Émile ne savait sais pas ce qu'avait le jeune mais il allait finir par se faire casser l'autre bras par les videurs, la goule n''avait pas la moindre idée de l'ambiance a Lutèce a l'époque mais de ce qu'il avait vu du comportements des affilés FNF ça avait tendance a taper d'abord et a discuter après...

Après avoir fait indiqué a l'inconnu de prendre un chaise, Émile fit signe a la serveuse de venir prendre commande.
« Trois bières s'il vous plait ».
Dès qu'elle eut tourné les talons Emile interroga le blond :
« Alors, ces prothèses chinoises, tu peut m'en dire plus ? »
L'autre répondit « Ben... pas vraiment, j'suis pas spécialiste moi, je touche une com' si j'raméne des clients c'est tout ! J'sais qu'est pas cher comparé a l'hosto général, que les mecs qui en ont sont plutôt content d'avoir investi la dedans quoi... » …

Emile poussa un soupir le temps de laisser la serveuse déposer les trois bières sur la table.
Celle-ci fit le pied de grue jusqu'à ce qu’Émile comprenne qu'elle voulait être réglée tout de suite.
Celui-ci s'exécuta.

« Allez y messieurs, je rince... » Émile porta a nouveau son regard vers l'échalas,
« Hum... écoute, tu as un client avec un de ces fameuses prothèse chinoise que tu pourrais me faire rencontrer ? ».Le visage du rabatteur s'éclaira « Ah ben ouais ! Ici même ! J'vais l'chercher !»

L'homme se leva, englouti une bonne moitié de sa bière et se dirigea vers le bar. Il accosta un homme d'une quarantaine d'années, sans prothèse apparentes, les cheveux poivre-et-sel et visage couvert de cicatrices, Après un court intermède celui-ci approchât de la table, flanqué du blond et un verre de gnôle a la main. Il saisit une chaise vide a une autre table et s'assit a califourchon sur la chaise, le dossier vers la table.

Ses yeux froids s'arretairent quelques secondes sur le jeune puis sur Émile. « Messieurs ? Que puis-je ? » Émile lui fit un signe de tête « Monsieur, notre ami ...» fit-il en désignant le rabatteur, « ...me dit que vous avez été client de la personne qu'il représente. Si ça ne vous dérange pas je voudrais savoir si vous me laisseriez jauger de la marchandise »
... après quelques secondes de réflexion le nouveau venu sembla avoir pris une décision « Pourquoi pas, mais mon temps n'est pas gratuit et pas ici... » un peu soupçonneux Émile demanda « Combien et où ? ».
« Oh, 50 centimes et pas bien loin, j'ai une chambre a deux rues d'ici ».
Émile but une gorgée de bière, le temps de peser le pour et le contre.
« Vous vous appelez comment ? »
« Rodrigue »
« Et votre prothèse c'est quoi exactement, Rodrigue ? »
L'homme fit sonner son verre contre sa jambe qui rendit un son métallique
« Ma guibole, perdue dans un éboulement vers Bobigny »
Émile acquiesça « Le travail a l'air de qualité, votre démarche ne laisse rien soupçonner »
Notre goule fit un signe de tête au jeune homme
« Intéressé ? »

(-8 francs (4bières), 3 ce post + 1post initial)

La goule commandait 3 nouvelles bières tandis que je méditais toujours sur la façon dont je pourrais régler le payement de la prothèse (si du moins elles sont potables) et combien ça coûterait. J'écoutais très peu la discution mais je me contentais de mes plans tout en buvant ma bière (dégeulasse) pour avoir au moins 100 Francs ce serait le minimum. La serveuse attendait que je paye mon steak et que la goule en costard ses bières; On s'exécutait sans rechigner.
Le blond alla chercher un type accoudé au bar qui m'épia longement avant de faire de même pour la goule.
Monsieur, notre ami ...me dit que vous avez été client de la personne qu'il représente. Si ça ne vous dérange pas je voudrais savoir si vous me laisseriez jauger de la marchandise.
Et moi donc; C'est tout de même moi qui en à le plus besoin.
Pourquoi pas, mais mon temps n'est pas gratuit et pas ici... » La goule lui répondit « Combien et où ? ».
Oh, 50 centimes et pas bien loin, j'ai une chambre a deux rues d'ici.

J'ai quand même un mauvais préssentiment à propos de ce type, peut être mon emmerde-o-mètre qui s'afolle; Je garderais mon arme à portée de main.
Vous vous appelez comment ?
Rodrigue.
Et votre prothèse c'est quoi exactement, Rodrigue ?
Rodrigue attrappa son verre et le fit sonner contre sa jambe, un son métallique se fit entendre.
Ma guibole, perdue dans un éboulement vers Bobigny.
Le travail a l'air de qualité, votre démarche ne laisse rien soupçonner.
la goule se retourna vers moi: Intéressé ?
Bien sûr que je le suis, Si votre type à une prothèse pour bras comme celle là je suis prêt à vous suivre à votre clinique ou je ne sais quoi.

Sur ces mots je finisait d'un trait ma bière avant de me lever.

Le jeune avait acquiescé, bien sur qu'il était d'accord, qui ne l'aurait pas été a sa place ?
Quoi qu'il en soit Émile n’était toujours pas rassuré quand a ces deux énergumènes, l'occasion était trop belle et tombait trop juste pour ne pas éveiller ses soupçons...

« Allons-y » dit Émile, « On vous suit ».
Émile regarda les deux inconnus et le manchot finir leur boisson et se leva, laissant la sienne presque intacte.
Les deux compères se dirigèrent vers la porte, Émile leur emboîta le pas et jeta un œil sur la salle : le regard torve de la serveuse les suivit jusqu'à la porte, son visage complètement fermé ne laissait rien transparaître. Pas même un "Au revoir", «pas très commerçant... ni rassurant» se dit Émile.

La rue était presque correctement illuminé, les lampadaires, bien que trop éloignés les uns des autres pour produire une zone de lumière continue avaient quand même le mérite d'exister, un luxe que seul Lutèce pouvait, comme ici en dehors d'une zone représentant un intérêt important, se permettre. Malgré le soir tombant la vie continuait ici, un peu candide comme seul elle pouvait sembler dans une enceinte protégée... Ici un homme seul se baladait avec sa compagne, bras dessus-bras dessous et affichant une expression insouciante, lui dans un costume propre et quasi neuf, bien coupé et bien cousu, elle dans une robe bleue et légère. Ils profitaient sûrement de la baisse de la température, écrasante pendant la journée. La, un trio d'enfants courraient après un chien qui emportait leur ballon crevé dans sa gueule. Un peu plus loin un marchant poussait sa charrette a bras.

Rodrigue et le blond les guidèrent une petite dizaine de minutes, l'aspect des rues se dégradait quelque peu, Les amoureux laissèrent la place a des groupes de gens prenant le frais en fumant autour d'une bouteille de bière, les enfants a des poubelles renversées.

Émile revoyait quelques images du temps d'avant les bombes, même si, bien sur, la qualité de vie ne redeviendrait jamais la même, le F.N.F avait le mérite d'avoir réussi a construire quelque chose ici, modeste, soit mais toujours mieux que le quotidien de la large majorité des Parisiens.

Émile faillit se laisser bercer par le charme général que Lutèce semblait exercer sur lui, cela le rendait un peu nostalgique et distrait. Il se reprit d'un coup, la silhouette familière d'un rad-rat crevé l'ayant sorti de sa rêverie.

Revenant a la réalité Émile se dit qu'il était étrange qu'un simple rabatteur se comporte comme le blond. En effet celui-ci semblait de temps en temps précéder Rodrigue et toujours prendre la bonne direction a chaque croisement.

Laissant les deux compère prendre quelques mètres d'avance, Émile glissa au jeune homme « C'est quoi votre nom ? »
Avant que le jeune ne puisse répondre les deux comparse s'arrétairent devant la porte d'un immeuble. Celle-ci avait un aspect général quasiment neuf, et, chose rare a Paris, était même peinte d'un beau vert « caca d'oie » qui était sûrement du a la disparité des peintures mélangées pour couvrir la surface métallique.

« C'est ici » averti Rodrigue, fouillant dans sa poche pour en extraire un trousseau de clefs.

"C'est quoi votre nom ?"
C'est vrai que je me suis pas présenté ni la goule d'ailleurs.Avant que je ne puisse répondre Rogrigue nous fit signe que nous étions arrivés à l'endroit voulu.
"Entrez, entrez" fit le guide avant de nous laissez passer le blond et nous et de refermer la porte à clef, au moins je suis sûr que si y'a un truc qui merde ma sortie se fera pas par ici. Le blond nous guida à travers quelques couloirs jusqu'à une pièce où une table entourée de chaises tronaient seuls.
"Pas toujours évident de discuter dans les bars de Lutèce, on ne sait jamais qui vous écoute. Le gouvernement est partout et il est impossible de savoir qui se fait graisser la patte par eux pour récolter les ragots. Alors comme ça vous êtes intéressés par de la cybernétique ?
Surtout moi après je sais pas si monsieur.... est lui aussi intéressé."
Mon ami et moi...", il désigna le blond d'un geste de la main "on sait comment s'équiper pour pas trop cher. On connait des gens qui peuvent avoir le matériel et l'installer même si c'est souvent de l'occasion. C'est une sorte de... business parallèle pour gagner un peu de fric en plus sur ma pension." Il tapa sur sa jambe qui rendit un bruit mat.

"Mais nous aussi on a besoin de garantie. On se doute que vous venez de l'extérieur mais on voudrait en savoir plus sur vous avant d'aller plus loin, histoire de ne pas tomber dans un coup fourré. Après si vous êtes réglos on vous présentera notre doc. Il travaille sérieusement. Mais il faudra remplir quelques documents, pour que tout se passe bien c'est la procédure."

Le blond sorti une feuille qui semblait être un formulaire que je survolais du regard; Juste de la paperasse pour 'rendre officiel' la procédure.
"Alors, qu'est ce qui nous prouve que vous venez bien des TD et que vous serez réglos ? Vous avez l'argent qu'il faut pour acheter du matériel d'abord ?
Si nous tombons d'accord on se donnera RDV demain au même endroit"

J'ai seulement 57 francs sur moi mais on peut trouver un arrangement, je peux par exemple faire des jobs pour vous ou d'autres choses dans le genre, mais en tout cas j'ai besoin d'une prothèse pour mon bras.

je le regardais en attendant leur réponse, inquiet et excité de savoir que ces types ont de quoi me rendre mon membre amputé.

Émile lit attentivement le formulaire, rien que de très classique sauf cette question sur le Nuka Cola qui semblait un peu sortir de l'ordinaire.
Il lissa la feuille sur la table et sorti un crayon et un paquet de cigarettes de la poche de sa chemise. Il s'alluma une clope et passa la pointe de son crayon sur sa langue.

Nom - Prénom :
Espinoza Emile
Lieu de résidence :
Paris
Groupe sanguin :
AB+

Avez vous un dossier médical consultable ?
Non
Avez vous des maladies connues ?
Non
Etes vous contaminé par les radiations ou n'importe quel mutagène ?
Je suis une Goule...
Consommez vous du Nuka Cola ou du nuka Cola Quantum ? Si oui en quelle quantité ?
Non
Fumez vous ?
Oui
Avez vous une allergie médicamenteuse connue ?
Non
...
Quel type d'opération médicale souhaiteriez vous ?
Aucune
Avez vous une famille à Lutéce susceptible de vous loger pendant votre convalescence ?
Non
Avez vous de la famille à Lutéce à prévenir en cas de décès ?
Non
Appartenez vous a une organisation militaire ou para militaire ?
Non


Alors qu'il était en train de remplir son questionnaire il entendit la réflexion du jeune « J'ai seulement 57 francs sur moi mais on peut trouver un arrangement, je peux par exemple faire des jobs pour vous ou d'autres choses dans le genre, mais en tout cas j'ai besoin d'une prothèse pour mon bras. »

"Ah... les choses ne vont surement pas s'arranger de si tôt pour son bras" pensa Émile...

Émile replia son questionnaire et le poussa vers les hommes.
Il tira une bonne bouffée pendant que Rodrigue parcourrait ses réponses.
Une ombre passa sur le visage de l'homme à la jambe cybernétique lorsqu'il se rendit compte qu’Émile non plus n'était pas la pour être client de leur business.

Lorsque celui-ci leva la tête Émile lui dit « Cher Rodrigue, Premiérement je tiens a souligner que, comme je l'ai dit a votre amis blond ici présent, je ne connais pas ce jeune homme. En second lieu je suis venu à Lutéce pour contacter M. Equilly dans le but de lui proposer mes services, Je suis Ingénieur en Électronique... un vrai... d'avant les bombes, si,comme vous l'avez fait remarquer, votre matériel habituel est plutôt d'occasion je pense que nous pourrions faire affaire. Je pense qu'en général les anciens propriétaires ne se séparent pas de ce genre de matériel sans quelques... réticences dirons-nous »

Emile pensait a parler de sa rencontre avec Strauss pour sonder l’intérêt que ces deux hommes auraient put avoir dans les androides ou des technologies de pointes qui étaient maintenant hors de la portée même des organisations aussi puissantes que la F.N.F.
Il préféra garder cet atout dans son jeu.

"Faut pas penser à mal pour le matériel d'occasion. C'est sur que les gens ne s'en débarassent pas comme ça, mais parfois avec deux bouts cassés on peut en faire un qui marche si on est assez doué pour le faire. Si vous êtes vraiment capable en électronique faudrait que vous rencontriez Hub, il cherche du monde pour l'aider dans le business. Peut être même qu'il connait votre bonhomme."
"Tant que votre prothèse est en état de marche ça me convient, tout ce qui m'importe c'est de povoir vivre comme avant.
Par contre, faut que vous remplissiez tous les deux le formulaire. Je peux le remplir pour toi si tu ne sais pas lire" , me dit-il.
Nan j'sais écrire mais j'suis droitier donc si vous pourriez écrire à ma place ce serai sympa.

Le blond prit la feuille et un crayon et écrivit sous ma dictée:
"Nom - Prénom :
Anthony Rouge
Lieu de résidence :
Sans domicile
Groupe sanguin :
AB+
Avez vous un dossier médical consultable ?
Non
Avez vous des maladies connues ?
Albinisme
Etes vous contaminé par les radiations ou n'importe quel mutagène ?
Radiation (taux mineur)
Consommez vous du Nuka Cola ou du nuka Cola Quantum ? Si oui en quelle quantité ?
Oui, rarement
Fumez vous ?
Oui
Avez vous une allergie médicamenteuse connue ?
Non
...
Quel type d'opération médicale souhaiteriez vous ?
Transplantation de prothèse
Avez vous une famille à Lutèce susceptible de vous loger pendant votre convalescence ?
Non
Avez vous de la famille à Lutèce à prévenir en cas de décès ?
Non
Appartenez vous a une organisation militaire ou para militaire ?
Non

"Pour l'argent on discutera de ça sur place, 57 francs c'est pas mal. On pourra peut-être trouver un arrangement.
Franchement c'est super sympa de votre part j'y manquerais pas."

Je prit appui contre la table, mon holster apparut quelques secondes à la vue de tous.
"Un truc m'étonne... comment t'as fait pour garder tes armes ? La FNF aurait du te les prendre. T'es à leur solde ou quoi ?
Pourquoi je serais de chez eux , c'est que des pourritures et je sais de quoi je parle; et d'ailleurs pourquoi je viendrais chez vous comme ça alors qu'ils ont sûrement de quoi me faire l'opération nécéssaire. Et de plus j'aurais bien plus que 57 francs, j'suis pas un expert mais je pense qu'un espion serait venu avec plus d'argent pour faciliter le coup de grappin."

Je me relevais le plus lentement possible pour éviter que tout accidents arrive.

"Si j'ai mes armes c'est parce que j'suis arrivé hier à Lutèce avec un convoi et les soldats nous ont pas prit nos armes."
Je regardais nerveusement les deux compères qui me regardaient d'un oeil mauvais.

Émile garda sagement ses mains sur la table.
Assis, les deux jambes écartées il était prêt à se jeter au sol au moindre mouvement brusque d'une des parties en présence.

Il savait qu'il avait, lui, dut déposer son arme à l'entrée, caravane ou pas... Mais de la à envoyer un espion manchot infiltrer un groupe louche une arme au poing au beau milieu de Lutéce... La bêtise des services de la F.N.F confinait au génie. Ou alors le pauvre gamin avait vraiment pas de chance.

Émile regarda les deux hommes et dit « Allons, allons... Messieurs, un peu de calme... »

Son regard se porta sur le jeune, « Bon, toi, je sais toujours pas comment tu t'appelle d'ailleurs... rassied toi, regarde, tu rassure pas ces messieurs la, t'es menaçant »...

Émile sorti une cigarette de son paquet et se mit à la tasser sur la table, son regard allant et venant entre le blond, Rodrigue et le jeune. Il guettait le moindre signe de détente sur leurs trois visages.
En Vain.

Portant à nouveau son regard sur l'albinos, Émile dit, ponctuant ses phrases par un raclement de gorge :
« Tu sais gamin, moi non plus, je suis pas.... hum.... un... hum... énorme fan de la F.N.F... hum hum... Vas falloir que tu nous raconte comment t'es rentré sans te taper la file et les contrôles hein ! Hum... J'suis sur que ça intéresse tout le monde ici...»

Émile planta sa cigarette en ses lèvres. Faisant le signe plus si universel que cela du briquet vers Rodrigue il le fixa. Celui-ci fit acquiesça. D'un geste tranquille notre goule écarta sa veste et saisi tranquillement son briquet dans sa poche intérieure.

Dans le même geste celui-ci approcha le briquet de son visage.

« Vous savez... » Emile alluma son briquet, aspira une bonne boufée et sourit lentement, montrant ses dents presque normales, leur apparence humaine rendant son visage, par un contraste morbide et particulièrement malsain, encore plus horrible à la lumière de la flamme.

Refermant son briquet dans un clic qui tranchait sur le silence ambiant il poursuivi : « … je pense que personne à vraiment envie de finir à l’hôpital ou entre deux poubelles ce soir. »

Bon, toi, je sais toujours pas comment tu t'appelle d'ailleurs... rassied toi, regarde, tu rassure pas ces messieurs là, t'es menaçant.
Je m'appelle Rouge; Et j'veux être tout sauf menaçant surtout dans un endroit que je connais pas comme celui là."
Je tentais de regarder le moyen de trouver un sortie de secours au cas où tout en restant bien en vue de tous.

"… Je pense que personne à vraiment envie de finir à l’hôpital ou entre deux poubelles ce soir.
J'suis complétement d'accord avec toi mon vieux c'est pas du tout mon objectif."
Rodrigue réfléchit quelques secondes à tout ce qu'il venait d'entendre.

"Bon... J'vais te faire confiance et laisser couler cette affaire mais je veux plus voir tes armes.
Et si la FNF fait une descente tu risque d'avoir des ennuis.
Y'a pas de risques vous pouvez me faire confiance.
Si tu le dit..."

Je me rasseyais, tandit que la goule fumait tranquillement sa cigarette.
"Bon donc si vous êtes d'accord nous organiserons un second rendez vous demain 18 heures avec Hub en vue de ta prothèse gamin.
J'suis pour ce rendez vous après faut voir si monsieur je-ne-sais-son-nom a besoin de revenir demain."

Emile regardait tomber sa cendre sans réagir : « Émile, mon nom c'est Émile, "Rouge" ».

Il sourit faiblement et, alors qu'il passait deux doigts sur sa langue il se tourna vers Rodrigue.

"Alors, je présume que pour rencontrer ce monsieur Hub c'est aussi bon pour moi ce rendez-vous ?"

Rodrigue inclina sa tête, grimaça plus qu'il ne souri et annonça avec un faux accent Normand : « Ouais, pt'et ben qu'oui, pt'et ben qu'non, on verra...ça dépend de son calendrier... »

Émile acquiesça et, en écrasant sa cigarette entre ses doigts mouillés « On verra, je comprend qu'il puisse avoir un calendrier chargé ...»

Émile se leva, épousseta sa veste avant de l'enfiler et de mettre son chapeau.
« Messieurs, à demain donc, 18h ici même ».

Le blond les fixait d'un air étrange et Rodrigue ne dégnat pas répondre.

Émile se dirigeât vers la porte en faisant signe à Rouge de le suivre.

Une fois dans la rue il alluma une nouvelle tige en attendant que le jeune homme sorte du bâtiment