Paris, Paris, Paris...Nous nous retrouvons enfin. Après tant de temps. La dernière fois que tu m'as vu, je voyageai de long en large sur la Seine. Oh oui. J'ai bien changé depuis lors. Je suis parti en fuyant, je reviens en conquérant. Et cette fois, je ne me laisserai pas abattre aussi facilement.

Je venais d'entrer dans mon bureau. La pièce était assez vaste, le papier peint jauni avec le temps. Quelques fissures zébraient le plafond et les murs. Tout avait été réorganisé pour que je m'y sente à l'aise. Quel traitement royal! Si on oublie la montagne de dossiers qui se trouvait sur mon bureau. Allez. Faut s'y mettre. Sur les quatorze rapports qui m'avaient été amenés, 3 traitaient des missions de reconnaissances que j'avais envoyé. La FNF était toujours présente au marché de la Gare apparemment. Ils ont pas eu les couilles de les chasser de là. Les autres faisaient état du comportement de soldats sur le campement

" Putain de Sancy! Toujours à foutre la merde!
- Monsieur?"
Je levai la tête et vis un jeune soldat se tenir dans l'embrasure de la porte. Un cadet visiblement. Il sortait à peine de l'école. C'est toujours amusant de titiller les bleusailles.
" Qu'est-ce qu'il y a petit? Y'a intérêt a y avoir un mort ou presque!"
Il sursauta de surprise. Je souris et l'invitai d'un mouvement du bras à m'expliquer les raisons de sa venue.
" Euh...Mon...sieur...Ambacte je veux dire...
- Allez accouche! J'ai pas toute la journée
- Un Garde Impérial va arriver d'une minute à l'autre. Les Thanes rassemblent les hommes pour une revue des troupes."

Ça alors! Si je m'attendais à ça! Un Garde Impérial! Ici! C'est mauvais signe. Très mauvais. Je lui fit signe de disposer et pris mon arme avant de me raviser. Ce sont les soldats et les chevaliers qui auront leurs armes. Pas les officiers.

Je descendis rapidement dans la Cour et mis un coup de poing sur le mur. Un bruit de loche se fit entendre. Pas mal ce petit rajout finalement. Dire que je l'ai mis en perdant un pari. Ça a quelques bons côtés. Les soldats étaient tous en train de s'activer pour se mettre en formation. Ça promet. Je rejoignis mon unité et l'attente commença.

Et une cérémonie inutile! Une!
Quand je pense qu'on nous a fait un branle-bas-de-combat pour ça! Je m'demande s'il faut en rire ou en pleurer.

Enfin bref, une fois le Garde Impérial arrivé et présenté au Connétable, on a tous put retourner à nos occupations, et moi à mes rapports. Ils sont sympas, ils m'ont affectés une ordonnance, un mutant tout gentil et très serviable mais...pas très malin. Assez pour faire ce que je lui demande. Il me rappelle mon vieil ami Fitzgerald. Je me demande ce qu'il devient? Tout comme les autres d'ailleurs. Grmbl passons. Le service de l'Empire avant tout. On toqua alors à la porte. Je dis d'entrer sans lever les yeux de mes dossiers

Ambact Kessel, au rapport.
Oups...le Garde. J'aurais jamais cru que de tous les officiers, ce soit moi qu'il vienne voir. Je me levai d'un bond
" Ambacte Kessel du 1er bataillon, 2e de reco, au rapport monsieur. Je suppose que vous souhaitez en apprendre plus sur la situation à Paris."
Un signe d'approbation de sa part. Mazette qu'il est jeune. Si jeune, et déjà Garde Impérial.
" La situation à Paris est un peu différente que lors de mon départ. Le conflit entre la FNF et les Infernaux s'est calmé, chacun pansant ses plaies. Mais les éclaireurs ont repéré quelques signes d'agitation. Tout d'abord, plusieurs gangs se sont installés dans tout Paris. Enfin gang...ce sont presque des micros-sociétés. Il y en a trois d'influentes. Le gang d'un dénommé Jupiter, des nomades qui vivent non loin de la Défense. Les Castars les plus gros dealers de Paris et les Malebranches, des satanistes. Ca c'est pour la situation générale.
D'après des témoignages d'autochtones, la contestation contre la FNF grandit. Certains parle même d'un possible affrontement.
Les Infernaux restent massés au Grand Palais sans trop bouger ni lancer d'opérations à part leurs raids habituels. l'Antéchrist ne se manifeste que peu j'ai l'impression.
La FNF représente le plus gros problème. Ils ont des avants-postes à peu près dans tout les lieux importants, exceptés à la Tour Montparnasse. Depuis que les Négriers se sont ralliés à eux, ils contrôlent aussi l'Arc de Triomphe. Ils disposent d'environ 1000 hommes répartis dans tout Paris, la majorité à Lutèce et un bonne section à Métropolitolia. Les autres agglomérations ne possèdent que des commissariats avec quelques hommes. En parlant de Lutèce, c'est une vrai ville blindée. Des murs épais en béton armé, des patrouilles constantes devant la grand porte. Y entrer est très compliqué. Il faut passer plusieurs test (administratif, sanitaire et sécuritaire). Pas moyen d'y faire passer une arme et y infiltrer un de nos hommes serait difficile. Très difficile. Il ne nous ont pas encore attaqués, sans doute parce qu'ils pensent que nous ne sommes qu'une bande de malfrats supplémentaires.
Au sud de notre position se trouve l'Abri Maurice Thorez. Le dernier Abri de Paris à ouvrir ses portes. Ils ne représentent pas de menace pour l'instant mais ils disposent d'une production de nourriture saine et de médicaments.
C'est tout ce que j'ai à dire monsieur."

Je repris un peu mon souffle. A part ça, je me demande bien ce qu'il pourra me demander...mais on ne désobéi pas à un Garde Impérial.
" Je peux faire autre chose pour vous?"

Le rapport que l'Ambacte m'avait fait semblait être complet. Hum... Il fallait prendre une décision et vite. Nous n'étions pour le moment qu'aux portes de Paris, nous ne tenions aucune villes ni aucun centres névralgiques. Personne ne nous voyaient comme une menace et nous passions pour une bande de pillards supplémentaire.

Je me retournai et allais m'appuyer contre un mur. Ma main vint me gratter le menton pendant une minute avant que je ne relève la tête. Je remis en place mon manteau et fixai du regard l'officier.

Ambacte Kessel, pour le moment, vous êtes la seule personne du corps officier à avoir un peu visiter Paris. Que préconiseriez-vous pour le moment? Pour ma part, je pense qu'il nous faudrait une base avancée, quelque chose qui puisse nous permettre de lancer des opérations dans toute la capitale. Néanmoins, il ne faut pas déclencher d'hostilités avant d'avoir sécurisé cet avant-poste. Il nous faut donc un endroit inoccupé, disponible, bien placé et facile à défendre. Avez-vous une idée?

Pourvu qu'il en ait une... Ici, nous stagnons. Nous avons un bon quartier-général mais impossible d'attaquer à partir d'ici. De plus, il faut faire sortir un peu les officiers afin qu'ils prennent la pleine mesure de la situation. Ce projet est important pour Diane et je ne veux pas échouer. Jusqu'à maintenant, rien n'a résisté à l'Empire... et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer! Je me dirigeai vers le bureau et observait les rapports sur les opérations de réco. Les frasques de l'ordre du Sancy ne m’intéressait pas. Tous disait le même chose sur la défense des villes. Lutèce semblait être imprenable. De toute manière, on en était pas là. Il faudrait faire attention. L'avance technologique de cet État, la Nouvelle-France, risquait de nous causer des préjudices mais nos hommes sont mieux entrainés. Il faudra provoquer de nombreuses escarmouches et embuscades ainsi que valoriser le combat de rue dans des lieux encombrés. Surtout éviter les parcs et les places.

Intéressants vos rapports. Il nous faut vraiment une base d'opérations plus proche du centre. Et il faudra surtout faire de la guérilla, je pense qu'on peut faire des dégâts de cette manière.

Whoah! Qu'est-ce qu'il me chante le moineau? A peine arrivé, il veut déjà créer un raz-de-marée. Entrer en guerre contre la FNF d'accord mais peut-être pas aussi vite.
" Ecoutez monsieur. Je ne connais pas beaucoup la FNF mais ce que je sais, c'est que lorsqu'elle va nous tomber dessus, elle va pas faire semblant. J'ai vu de loin ce qu'elle avait fait aux Croisés. Les pauvres n'ont pas pu faire grand-chose.
Par contre, pour ce qui est d'une base avancée, j'ai peut-être une idée. J'avais transporté quelques personnes sur la Seine qui allait faire de la récup' au Panthéon. Par curiosité, je me suis renseigné dans un petit guide touristique d'avant-guerre. C'est pas trop éloigné et ça nous permettrait de contrôler et de sécuriser notre flanc gauche. Après, selon moi, il faudrait qu'on contrôle le Marché de la Gare. La FNF y est, et elle pourrait facilement nous atteindre. On est quand même très proche. Mais le Panthéon règlerait un problème avant qu'un plus gros ne soit déclenché."

C'est vrai que, nous protéger d'une attaque terrestre est quand même capital. Et le Panthéon peut rapidement être transformé en forteresse.
Je poursuivi, quelques instants après
" Facile à attaquer tant qu'il n'est pas contrôlé, mais, une fois qu'on le tient, on sera indélogeable. Enfin, ce n'est que l'avis d'un homme de la reco. Les hauts gradés n'en feront sans doute rien."

Je me demande ce qu'il peut bien lui passer par la tête. A en voir son visage, je présume que ce n'est rien de bon. Oh non. Me dîtes pas qu'il va...

Mais en voilà une idée... Le Panthéon... place forte de l'Empire... symbole de la gloire d'antan... entre nos mains. Une série d'images passa dans ma tête plus vite les unes que les autres. Il nous suffirez d'un petit groupe pour intervenir, investir les lieux et tenir la position le temps que le génie transforme ça en base.

Ambacte Kessel, vous avez raison! Je suis séduit par l'idée de voir le Panthéon entre nos mains. Je pars de suite vous organiser un briefing avec les officiers supérieurs. préparer votre discours, je reviens dans quelques minutes.

Je sortis direct du bureau et pris les escaliers pour rejoindre les locaux des supérieurs. Sur le chemin, tous les soldats me saluaient et s'écartait de mon passage. ça m'énerve un peu d'ailleurs qu'ils fassent tous ça. J'aime pas être pédant, j'aime l’efficacité, pas la flagornerie. Ils font minent de me respecter pour obtenir ma complaisance mais je ne suis pas là pour les condamner. Mon respect, c'est par leur efficacité qu'il l'obtiendront. Des fois, j'aimerais être traité tel un homme normal. Ce qui est difficile quand L'impératrice fut votre meilleure amie durant toute votre enfance.

J'arrivai enfin aux niveau des quartiers des Thanes. Ils étaient en réunion. J'entrai sans plus de formalités et lançais:
J'ai un plan pour démarrer l'invasion. Rendez-vous en salle de briefing dans 10 minutes avec l'Ambacte Kessel de l'unité de réco.
Mais, nous n'avons aucun projet d'attaque pour le moment mon seigneur.
C'est justement ça le problème, on va pas rester là à regarder tous le monde s'entre-égorger sans nous.
Mon seigneur, vous n'avez pas autorité dans les affaires de la guerre.
J'ai autorité en tout ce qui concerne la con quête de Paris messieurs. J'ai été Ambacte dans l'armée et je suis mandaté par L'impératrice en personne pour m'assurer que Paris devienne notre.
L’Impératrice? Ce n'est pas le commandeur qui vous envoie?
Non, et c'est là votre problème.

Je sortais de mon manteau un sceau impérial spécial, brodé de pourpre ai lieu du rouge vif.
Messieurs, pour l'une des première fois de votre vie, je vous montre un sceau Janus.
L'insigne de l'impératrice en personne qui donne de très grand pouvoir à celui qui l'à. Donné en de très rare occasion. Tous reculèrent d'un pas.
Messieurs, à dans 10 minutes en salle de briefing.

Ils me regardèrent stupéfait, je n'avais pas d'ordre militaire à leur donner mais leur lenteur de peur de rater quelque chose aller finir par nous faire perdre Paris. Je sorti et pris le chemin du retour pour rejoindre Absolon. Arrivé dans son bureau, je lui dis

Vous avez votre conférence avec les Thanes dans 10 minutes, salle de briefing. Tachez de les impressionner et vous aurez votre mission, et peut-être, en cas de victoire, une décoration. Allez, en avant.

Je lui fit signe de ma main de me suivre.